L’Art vandalisé.
Avec la mode du Street Art, des Tags, des graffitis et pochoirs, la richesse poétique et graphique de ces nouvelles formes d’art s’affichent dans nos rues. Le succès que rencontre Miss Tic en exposant en galerie confirme la valeur artistique de ses œuvres jadis éphémères mais qui à présent ont un passeport pour le musée.
De vastes pans de murs sont aujourd'hui dévolus à cette forme artistique,
Fresques éphémères que les artistes renouvellent périodiquement.
A la marge du mouvement Street Art, des vandales s’attaquent à coup de tags et de graffitis à tout ce qui peut-être marqué. Ici on est loin de l’art, le graphisme est rudimentaire et ne vaut pas mieux que des déjections d’urine que les prédateurs utilisent pour marquer leur territoire de chasse.
Pourtant une décade auparavant, un certain respect pour le travail existait et les tagueurs ne s’attaquaient pas aux sculptures ni à des matériaux nobles comme la pierre de taille le marbre que la peinture pourrait endommager définitivement. Respect pour le travail du sculpteur ou pour celui du tailleur de pierre… Il y a en effet assez de murs en béton, de palissades, de panneaux publicitaires pour assouvir leur soif de reconnaissance.
Hélas, depuis quelques années le respect pour le travail, pour l’œuvre d’art à disparu les graffitis pleuvent partout sans distinction ni pitié. Besoin de détruire, de salir ? je ne sais ! Il serait intéressant qu’un sociologue se penche sur la question.
A Paris sur une placette près du métro Arts et Métier, la belle sculpture de Volti qui y trône à été avili à coup de graffitis. Il a fallu toute une journée à deux restaurateurs pour lui redonner tout son lustre.
Là, un immeuble haussmannien fraichement ravalé et restauré, rue de Lancry est tagué au niveau du premier étage. Les vandales ont profité du fait que l’échafaudage était en cours de démontage pour y monter et dégrader de façon irrémédiable la pierre de taille tout juste nettoyée. La protection d’un vernis anti tags est devenue indispensable au rez-de-chaussée de tout immeuble, ainsi que sur les sculptures exposées en plein air.
Est-ce l’un des symptômes de la perte des valeurs humanistes de notre siècle décadent ? La question reste ouverte !
Jacky KOOKEN